CHENE
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CHÊNEOde au chêne Seigneur de la forêt Chevalier des lisières altières Enclume sacrée d'où jaillit le gui des druides au lait de lune Père nourricier des paissons et glandées Idole païenne aux accents lourds Main de justice abritant les rois Fleur des bois et des colombes blanches Fût gothique frangeant les allées bordées de meutes Soc des mers fendues sous ton étrave Acier noueux des vieux canons éteints Ecaille fauve des armoires engloutissantes aux cottes maillées Caresses veloutées des fauteuils assoupis Feu millénaire dans l'âtre Où la braise jonche l'ombre d'yeux de bêtes luisant Chaleur douce d'un immortel sommeil où tout s'étend, s'éteint et se confond Tu es le chêne aux feuilles toujours renouvelées Le chêne aux rides séculaires Qui pétrit dans ses branches les années tourmentées Mais racines ancrées dans la roche profonde Dresse aux lendemains sa houle ombrageuse Sa fierté d'être Au creux de la terre et du temps La famille du chêneCécile a deux frères jumeaux Qui auraient pu être plus beaux L'un a la peau bien boursouflée L'autre n'est qu'� demi rasé Mais le gentil cousin Tauzin A un beau veston en satin Et la grand-mère Coquette A des boucles d'oreillettes Le grand-père lui a offert Un bouquet de houx toujours vert |